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Neouma
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13 février 2014

Anthologie de Tanger III/X

"Monter, au contraire, jusqu’au carrefour qui conduit au Grand Socco : t’arrêter un instant pour reprendre haleine, puis te mêler à la foule compacte : règne absolu de l’improbable : des ventes incertaines, des transactions douteuses : fourmillement de gestes, prolifération de voix, marchandages qui attirent les inévitables curieux autour du ring improvisé pour le corps à corps rituel : captivé par cet univers primitif d’économie de troc, dépourvu des mirages du technicolor américain : films de Maria Montez et John Hall avec leurs marchés chromatiques du temps d’Aladin et d’Ali Baba : femmes accroupies à côté du mouchoir ou du panier qui contiennent leur marchandise modeste, problématique : un bouquet de menthe fraîche, une douzaine de figues de Barbarie, un régime de dattes : coiffées de grands chapeaux de palmes pour se protéger du soleil : qui brille maintenant au zénith, satisfait et fier de sa condition élevée."

                                                                                               Don Julian, Juan GOYTISOLO (pp.58, 59)

 

  

don julian

Le texte nous fait découvrir un autre aspect de la ville de Tanger. Elle est présentée comme le lieu de l’improbable. La narration semble représenter une scène qui se veut fidèle à la réalité : le lieu où se produisent les interdits et « les ventes incertaines ». C’est un texte qui lance un défi au cinéma, dans la mesure où il promet de rapporter la scène sans recours au « mirage du technicolor américain ».

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Commentaires
T
Bonsoir! Je crois que Goytisolo va être de passage à l'institut Cervantes de Fès.<br /> <br /> Merci pour les extraits et le partage!<br /> <br /> Bonne fin de semaine chal-heureuse!
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